Dans la préface, l'auteur signale qu'au cours de sa vie, il n'a pas pu exprimer ouvertement ses réflexions sur les façons de gérer les gens et leurs religions, car cela aurait des conséquences très dangereuses et regrettables. Le but de ce travail est d'exposer ces erreurs ridicules, parmi lesquelles chacun a eu le malheur de naître et de vivre - l'auteur lui-même a dû les soutenir. Ce devoir désagréable ne lui procurait aucun plaisir - comme ses amis le remarquaient, il l'exécutait avec un grand dégoût et plutôt nonchalamment.

Dès son jeune âge, l'auteur a vu des idées fausses et des abus qui causent tous les maux du monde, et au fil des ans, il est devenu encore plus convaincu de la cécité et de la colère des gens, de l'insensé de leurs superstitions et de l'injustice de leur façon de gouverner. Ayant pénétré les secrets de la politique astucieuse de personnes ambitieuses en quête de pouvoir et d'honneur, l'auteur a facilement dévoilé la source et l'origine de la superstition et de la mauvaise gouvernance - en outre, il a compris pourquoi les gens considérés comme intelligents et instruits ne se soucient pas d'un ordre de choses aussi scandaleux. La source de tous les maux et de toutes les tromperies réside dans la politique subtile de ceux qui cherchent à dominer leurs voisins ou qui souhaitent acquérir la vaine gloire de la sainteté. Ces personnes utilisent non seulement habilement la violence, mais ont également recours à toutes sortes de trucs pour stupéfier les gens. Abusant de la faiblesse et de la crédulité des masses obscures et impuissantes, ils font facilement croire que cela est bénéfique pour eux-mêmes, puis adoptent avec révérence des lois tyranniques. Bien qu'à première vue la religion et la politique soient opposées et contradictoires dans leurs principes, elles s'entendent bien dès qu'elles concluent une alliance et une amitié: elles peuvent être comparées à deux voleurs à la tire. La religion soutient même le gouvernement le plus pervers, et le gouvernement, à son tour, soutient même la religion la plus stupide.

Tout culte et culte des dieux est erreur, abus, illusion, tromperie et charlatanisme. Tous les décrets et décrets émis par le nom et l'autorité d'un ou de plusieurs dieux sont des inventions humaines, tout comme de magnifiques festivités, sacrifices et autres actes religieux accomplis en l'honneur d'idoles ou de dieux. Tout cela a été inventé par des politiciens rusés et subtils, utilisés et multipliés par de faux prophètes et charlatans, aveuglément pris pour acquis par des imbéciles et des ignorants, inscrits dans les lois des souverains et des pouvoirs en place. La vérité de ce qui précède sera prouvée à l'aide d'arguments clairs et intelligibles basés sur huit preuves de la futilité et de la fausseté de toutes les religions.

La première preuve est basée sur le fait que toutes les religions sont de fabrication humaine. Il est impossible d'admettre leur origine divine, car ils se contredisent tous et se condamnent. Par conséquent, ces différentes religions ne peuvent pas être vraies et découlent du principe prétendument divin de la vérité. C'est pourquoi les disciples catholiques romains du Christ sont convaincus qu'il n'y a qu'une seule vraie religion - la leur. Ils considèrent que ce qui suit est le point principal de leur enseignement et de leur foi: il n'y a qu'un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, une seule église, à savoir l'Église apostolique catholique romaine, en dehors de laquelle, selon eux, il n'y a pas de salut. De cela, nous pouvons clairement conclure que toutes les autres religions ont été créées par l'homme. Ils disent que le premier a inventé ces dieux imaginaires était Nin, le fils du premier roi des Assyriens, et cela s'est produit au moment de la naissance d'Isaac ou, selon les Juifs, en 2001 depuis la création du monde. On dit qu'après la mort de son père, Nin lui a donné une idole (qui a reçu le nom de Jupiter peu de temps après), et a exigé que tout le monde adore cette idole, en tant que Dieu - de cette manière, toutes sortes d'idolâtries se sont produites, qui se sont ensuite propagées sur la terre.

La deuxième preuve procède du fait que la foi aveugle est la base de toutes les religions - source d'erreur, d'illusion et de tromperie. Aucun des adorateurs de Christ ne peut prouver à l'aide d'arguments clairs, fiables et convaincants que sa religion est vraiment une religion établie par Dieu. C'est pourquoi ils se disputent depuis des siècles sur cette question et se poursuivent même avec le feu et l'épée, chacun défendant ses croyances. Exposer une fausse religion chrétienne sera à la fois une condamnation et toutes les autres religions absurdes. Les vrais chrétiens croient que la foi est le commencement et le fondement du salut. Cependant, cette foi folle est toujours aveugle et est une source désastreuse de troubles et de schisme éternel parmi les gens. Chacun représente sa religion et ses secrets sacrés, non pas pour des raisons de raison, mais par persévérance - il n'y a pas une telle atrocité que les gens n'auraient pas eu recours sous le beau et spécieux prétexte de protéger la vérité imaginaire de leur religion. Mais on ne peut pas croire que le dieu omnipotent, bon et sage, que les adorateurs du Christ eux-mêmes appellent le dieu de l'amour, de la paix, de la miséricorde, du réconfort, etc. que la pomme d'or lancée par la déesse de la discorde lors du mariage de Pélée et de Thétis, qui devint alors la cause de la mort de la ville et du royaume de Troie.

La troisième preuve est dérivée de la fausseté des visions et des révélations divines. Si dans les temps modernes un homme décidait de se vanter de quelque chose comme ça, il serait considéré comme un monstre fou. Où est l'apparence d'une divinité dans ces rêves maladroits et ces imaginations vides? Imaginez cet exemple: plusieurs étrangers, comme des Allemands ou des Suisses, viendront en France et, après avoir vu les plus belles provinces du royaume, annonceront que Dieu leur est apparu dans leur pays, leur a ordonné de se rendre en France et leur a promis de donner à eux et à leurs descendants toutes les belles terres et patrimoine du Rhône et du Rhin à l'océan, leur a promis de faire une alliance éternelle avec eux et leurs descendants, bénisse tous les peuples de la terre en eux, et en signe de leur union avec eux, leur a ordonné de se circoncire ainsi que tous les bébés mâles nés avec eux et leur progéniture . Y a-t-il une personne qui ne se moque pas de ce non-sens et ne considère pas ces étrangers fous? Mais les histoires des prétendus saints patriarches d'Abraham, Isaac et Jacob ne méritent pas un traitement plus sérieux que ces absurdités susmentionnées. Et si les trois vénérables patriarches parlaient de leurs visions aujourd'hui, ils deviendraient une risée générale. Cependant, ces révélations imaginaires s'exposent, car elles ne sont données qu'en faveur d'individus et d'un seul peuple. On ne peut pas croire que Dieu, qui est censé être infiniment bon, parfait et juste, commettrait une injustice aussi scandaleuse par rapport à d'autres personnes et peuples. Les fausses alliances s'exposent sous trois autres aspects: 1) le signe vulgaire, honteux et ridicule de l'union imaginaire de Dieu avec les gens; 2) la cruelle coutume du massacre sanglant d'animaux innocents et l'ordre barbare de Dieu à Abraham de lui sacrifier son propre fils; 3) le net échec à remplir les belles et généreuses promesses que Dieu, selon Moïse, a faites aux trois patriarches nommés. Car le peuple juif n'a jamais été nombreux - au contraire, il était nettement inférieur en nombre aux autres peuples. Et les vestiges de cette misérable nation sont désormais considérés comme les peuples les plus insignifiants et les plus méprisables du monde, n'ayant nulle part leur territoire et leur propre État. Les juifs ne possèdent même pas ce pays qui, selon eux, lui est promis et donné par Dieu pour les temps éternels. Tout cela prouve clairement que les soi-disant livres saints n'étaient pas inspirés de Dieu.

La quatrième preuve découle de la fausseté de la promesse et de la prophétie imaginaires. Les adorateurs du Christ soutiennent que seul Dieu peut prévoir et prédire l'avenir avec confiance bien avant son apparition. Ils assurent également que l'avenir a été annoncé par les prophètes. Quel était ce peuple de Dieu, qui aurait parlé de l'inspiration de l'esprit saint? C'étaient des fanatiques hallucinatoires ou des trompeurs qui prétendaient être des prophètes pour faciliter la conduite par le nez des gens sombres et ordinaires. Il y a un signe authentique pour reconnaître les faux prophètes: tout prophète dont les prédictions ne se réalisent pas, mais au contraire se révèlent fausses, n'est pas un vrai prophète. Par exemple, le célèbre Moïse a promis et prophétisé à son peuple au nom de Dieu qu'il serait spécialement choisi de Dieu, que Dieu le sanctifierait et le bénirait par-dessus tous les peuples de la terre et lui donnerait la terre de Canaan et des régions voisines - toutes ces belles et séduisantes promesses se sont avérées être faux. On peut en dire autant des grandes prophéties du roi David, d'Isaïe, de Jérémie, d'Ézéchiel, de Daniel, d'Amos, de Zacharie et de toutes les autres. Cinquième preuve: une religion qui permet, approuve et même permet l'erreur dans son enseignement et sa morale ne peut pas être une institution divine. La religion chrétienne, et en particulier sa secte romaine, admet, approuve et résout cinq erreurs: 1) elle enseigne qu'il n'y a qu'un seul dieu, et en même temps oblige à croire qu'il y a trois personnes divines, dont chacune est un vrai dieu, et ce triple et un seul dieu n'a ni corps, ni forme, ni image; 2) elle attribue la divinité à Jésus-Christ, un mortel qui, même à l'image des évangélistes et des disciples, n'était qu'un misérable fanatique, un séducteur possédé et un malheureux bourreau; 3) elle ordonne de lire des idoles miniatures de la pâte, qui sont cuites entre deux feuilles de fer, sanctifiées et goûtées quotidiennement comme dieu et sauveur; 4) elle proclame que Dieu a créé Adam et Eve dans un état de perfection corporelle et spirituelle, mais ensuite expulsé du paradis et condamné toutes les adversités de la vie, ainsi qu'une malédiction éternelle avec toute leur progéniture; 5) enfin, sous peine de damnation éternelle, elle oblige à croire que Dieu a pitié des gens et leur a envoyé un sauveur qui a volontairement accepté la mort honteuse sur la croix, pour expier leurs péchés et en versant son sang pour donner satisfaction à la justice du parrain, qui a été profondément offensée par la désobéissance de la première personne .

La sixième preuve: une religion qui tolère et approuve les abus contraires à la justice et à la bonne gouvernance, encourageant même la tyrannie des pouvoirs au détriment du peuple, ne peut pas être vraie et véritablement établie par Dieu, car les lois et règlements divins doivent être justes et impartiaux. La religion chrétienne tolère et encourage au moins cinq ou six de ces abus: 1) elle sanctifie l'énorme inégalité entre les différentes conditions et la situation des gens, lorsque certains ne naissent que pour dominer et jouir à jamais de tous les plaisirs de la vie, tandis que d'autres sont voués à être pauvres, malheureux et des esclaves méprisables; 2) il permet l'existence de catégories entières de personnes qui n'apportent pas de réels avantages au monde et ne servent que de fardeau pour le peuple - cette innombrable armée d'évêques, d'abbés, d'aumôniers et de moines gagne une richesse énorme, arrachant de leurs mains des travailleurs honnêtes durement gagnés par leur sueur; 3) elle est réconciliée avec l'appropriation injuste de la richesse et de la richesse de la terre en propriété privée, que tout le monde aurait dû posséder ensemble et utiliser dans la même position; 4) il justifie des différences infondées, scandaleuses et insultantes entre les familles - par conséquent, les personnes occupant une position plus élevée veulent utiliser cet avantage et imaginent qu'elles ont un prix plus élevé que tout le monde; 5) elle établit l'indissolubilité du mariage jusqu'à la mort de l'un des conjoints, ce qui se traduit par un nombre infini de mariages infructueux dans lesquels les maris se sentent comme des martyrs malheureux avec de mauvaises épouses ou des épouses se sentent comme des martyrs malheureux avec de mauvais maris; 6) enfin, la religion chrétienne sanctifie et soutient l'erreur la plus terrible, qui rend la plupart des gens complètement malheureux pour la vie - nous parlons de la tyrannie presque universelle des grands de ce monde. Les souverains et leurs premiers ministres se sont fixé pour règle principale d'épuiser les peuples, de les rendre pauvres et misérables, afin de conduire à une plus grande humilité et de les priver de toute possibilité de faire quoi que ce soit contre le gouvernement. Le peuple français est dans une situation particulièrement difficile, car le dernier de ses rois est allé plus loin que tous les autres en affirmant son pouvoir absolu et a amené ses sujets à l'extrême pauvreté. Personne n'a versé autant de sang, n'a pas été responsable du meurtre de tant de personnes, n'a pas forcé les veuves et les orphelins à verser autant de larmes, n'a pas ruiné et dévasté autant de villes et de provinces que feu le roi Louis XIV, surnommé le Grand en aucun cas pour des actes louables ou glorieux, qu'il n'a jamais commis, mais pour les grandes injustices, les saisies, les vols, les dévastations, la ruine et les coups des gens qui se sont produits par sa faute partout - tant sur terre que sur mer.

La septième preuve procède de la fausseté de l'idée même des gens sur l'existence imaginaire de Dieu. D'après les dispositions de la métaphysique, de la physique et de la moralité modernes, il est parfaitement évident qu'il n'y a pas d'être suprême, par conséquent, les gens utilisent complètement et incorrectement le nom et l'autorité de Dieu pour établir et protéger les erreurs de leur religion, ainsi que pour maintenir la domination tyrannique de leurs rois. Il est parfaitement clair d'où vient la foi originelle dans les dieux. L'histoire de la création imaginaire du monde indique clairement que le Dieu des Juifs et des Chrétiens ne parlait, ne raisonnait, ne marchait et ne traversa le jardin ni pour donner ni pour prendre comme une personne ordinaire - il dit également que Dieu créa Adam à son image. Par conséquent, il est très probable que le dieu imaginaire était un rusé qui voulait rire de l'innocence et de la cruauté de son camarade - Adam, apparemment, était un traître rare et un imbécile, il a donc facilement succombé à la persuasion de sa femme et à la ruse astucieuse du serpent. Contrairement au dieu imaginaire, la matière existe sans aucun doute, car elle se trouve partout, est en tout, tout le monde peut la voir et la ressentir. Quel est donc le mystère incompréhensible de la création? Plus vous pensez aux diverses propriétés qu'un être supposé supérieur doit conférer, plus vous vous enchevêtrez dans un dédale de contradictions évidentes. La situation est complètement différente avec le système de formation naturelle des choses à partir de la matière elle-même, il est donc beaucoup plus facile de la reconnaître comme la cause même de tout ce qui existe. Il n'y a aucune force qui créerait quelque chose à partir de rien - cela signifie que le temps, le lieu, l'espace, l'extension et même la matière elle-même ne pourraient pas être créés par un dieu imaginaire.

La preuve du huitième découle de la fausseté des idées sur l'immortalité de l'âme. Si l'âme, comme disent les adorateurs du Christ, était purement spirituelle, elle n'aurait pas de corps, pas de parties, pas de forme, pas de forme, pas d'extension - par conséquent, ce ne serait rien de réel, rien de substantiel. Cependant, l'âme, animant le corps, lui donne force et mouvement, elle doit donc avoir un corps et une extension, car l'essence de l'être est la suivante.Si vous demandez ce qu'il advient de cette matière mobile et subtile au moment de la mort, vous pouvez dire sans hésiter qu'elle se dissipe et se dissout instantanément dans l'air, comme de la vapeur légère et une expiration facile - à peu près la même chose que la flamme d'une bougie s'éteint d'elle-même après l'épuisement de matériau combustible dont il se nourrit. Il existe une autre preuve très tangible de la matérialité et de la mortalité de l'âme humaine: elle devient plus forte et plus faible à mesure qu'elle renforce et affaiblit le corps humain - s'il s'agissait d'une substance immortelle, sa force et sa puissance ne dépendraient pas de la structure et de l'état du corps.

L'auteur considère la neuvième et dernière preuve de la cohérence des huit précédentes: selon lui, pas un seul argument ou argument ne se détruit ou se réfute - au contraire, ils se soutiennent et se confirment. C'est un signe certain qu'ils s'appuient tous sur le fondement solide et solide de la vérité elle-même, car une erreur dans une telle question n'a pas pu trouver confirmation dans le plein accord d'arguments aussi forts et irrésistibles.

S'adressant en conclusion à tous les peuples de la terre, l'auteur exhorte les gens à oublier les querelles, à s'unir et à se rebeller contre les ennemis communs - la tyrannie et la superstition. Même l'un des livres soi-disant saints dit que Dieu renversera les fiers princes du trône et mettra les humbles à leur place. Si les parasites arrogants sont privés de jus nutritifs abondants, livrés par les efforts et les efforts des gens, ils se dessèchent comme des herbes et des plantes, dont les racines sont privées de la possibilité d'absorber les jus de la terre, se tarissent. De même, il faut se débarrasser des rites vides de fausses religions. Il n'y a qu'une seule vraie religion - c'est la religion de la sagesse et de la pureté de la morale, de l'honnêteté et de la décence, la sincérité sincère et la noblesse de l'âme, la détermination à détruire complètement la tyrannie et le culte superstitieux des dieux, le désir de maintenir la justice partout et de protéger la liberté des gens, le travail consciencieux et le bien-être de tous ensemble , l'amour mutuel et la paix indestructible. Les gens trouveront le bonheur en suivant les règles, les fondements et les commandements de cette religion. Ils resteront des esclaves misérables et malheureux tant qu'ils toléreront la domination des tyrans et l'abus des délires.