Il pleut constamment sur Vénus et le soleil n'apparaît tous les sept ans que pendant deux heures.
Des milliers de jours remplis de pluie, tous constitués de pluie; un grondement et une fraction de douche, des cascades cristallines de grêle, de violents ouragans, comme des tsunamis qui inondent les îles.
Aucun des colons, à l'exception de la fille Margot, ne se souvient à quoi ressemble le soleil. La fille se souvient de lui parce qu'elle s'est envolée pour Vénus depuis la Terre, où elle l'a vu tout le temps. Les camarades de classe n'aiment pas Margot parce qu'elle est différente des autres enfants de Vénus. Une fille fragile et douloureuse a peur de l'eau.
Elle avait l'air d'avoir été sous la pluie pendant plusieurs années et il avait dissous tout le bleu de ses yeux, toute la rougeur de ses lèvres, toute la couleur jaune de ses cheveux. C'était une vieille photo fanée d'un album poussiéreux.
La rumeur veut que les parents emmèneront Margo sur Terre, même s'ils y perdront plusieurs milliers de dollars.
Hier dans la leçon, les enfants ont écrit des poèmes et des histoires sur le soleil. Le meilleur poème a été écrit par Margot. Elle compare le soleil à une pièce d'or, au feu, mais ses camarades de classe ne croient pas et ne lui envient pas, son avenir. Ils rient cruellement de la fille. Le seul jour où le soleil peut être vu dans le ciel de Vénus, les enfants disent à Margot que les astronomes ont fait une erreur et l'enferment dans un placard.
Enfin, la pluie s'arrête et le soleil apparaît.
Il était très grand, de couleur bronze ardent. Un ciel bleu éblouissant l'entourait. La forêt brûlait au soleil.
Engourdis un instant, les enfants prennent vie et courent vers la source. Deux heures passent très vite. La première goutte tombe sur la paume d'une des filles, et vient encore le temps des pluies de sept ans.
Ensuite, les enfants se souviennent de Margo.
Ils ne pouvaient pas se regarder dans les yeux. Leurs visages sont devenus pâles et sérieux. Ils ont regardé leurs bras et leurs jambes.
Honteux de leur acte, ils vont lentement dans le placard et libèrent le captif.